« Grombre » , c’est le nom de ce compte Instagram qui met en lumière les femmes qui assument leur chevelure argentée. Retour sur ce phénomène arrivant des États-Unis, aujourd’hui véritable tendance capillaire !
La première rencontre
« Déjà ?! », c’est le cri que j’ai poussé quand j’ai constaté mon premier cheveu blanc. J’étais à peine majeure, sortant tout fraîchement de l’adolescence. Et voilà, qu’il était déjà là, lui, me narguant avec sa couleur et s’installant sans pudeur au milieu de ma frange. Sans gêne le type, il débarque sans invitation.
Il n’est pas resté seul longtemps. Rapidement, le gang argenté s’est positionné. D’abord discret, il a décidé de prendre du terrain. Seulement là, je n’assumais plus du tout! Un, deux, cela restait facile à arracher… Mais quand je commençais à en trouver un peu partout dans ma crinière, m’épouillant telle une maman singe sur son petit, j’ai décidé de passer aux colorations.
Le début des couleurs
Nombreuses étaient les amies qui coloraient leurs cheveux pour changer de tête, je profitais de cette dynamique pour faire de même et cacher discrètement ces nouveaux arrivants. Les années passent, les colorations s’enchaînent, le gang argenté ne cesse de s’étoffer. Il ne se contente plus d’être sur le devant de la scène, caché dans ma frange. Désormais, il a décidé d’occuper tout l’espace. Le chef du gang a dû ordonner « Dispersez-vous ! » car je trouve des cheveux blancs absolument partout. Ma coloration habituelle ne semble plus être efficace contre cette armée qui saccage mon moral, et qui me donne l’impression d’une concurrence directe avec la petite mamie qu’est ma voisine.
A la recherche de la coloration parfaite
De là commence ma dure et longue recherche d’une coloration efficace. Ce fut des dizaines de colorations, toutes non concluantes. Marque, couleur, composition, je partais en mission pour dénicher LA perle rare qui me fera oublier l’espace de quelques semaines, cette couleur argentée, tant assimilée à la vieillesse et de ce qui en découle. Le gang est provoquant, et plus le temps passe, plus il est résistant. Désormais, c’est une histoire de jours avant de voir réapparaître fièrement ces cheveux blancs.
En plus d’un coût non négligeable, ce combat permanent mais perdu d’avance, me fatiguait. Ma crinière, que j’appréciais tant, commençait clairement à devenir mon ennemi. L’ayant totalement intoxiquée à coup de colorations toutes les trois semaines et la dévalorisant en permanence, elle me le rendait en devenant de la paille. Bref, ça battait de l’aile entre nous. Parfois j’avais envie de la quitter, de faire une “Britney”, mais nos bons souvenirs resurgissaient et j’éprouvais alors de nouveau de la tendresse pour cette chevelure que j’affectionnais tellement avant tout cela.
On s’assume?
J’ai alors décidé de nous laisser une autre chance, espaçant mes colorations progressivement, m’habituant aux reflets argentés, toujours plus nombreux. Doucement mais sûrement, j’attaquais le sevrage des colorations. J’assumais plus que moyennement ce nouveau style, demandant à mes proches si cela ne choquait pas, ayant toujours une coloration dans mon tiroir, comme le fumeur en sevrage avec un paquet dans son sac « au cas où ». Certaines personnes m’indiquaient qu’elles trouvaient cela très joli et harmonieux, d’autres que cela vieillissait énormément.
Grombre : la trouvaille
Et puis un jour, en flânant sur Instagram, je suis tombée sur une publication du compte «Grombre». Des centaines de selfies de femmes, de tout âge, assumant leur chevelure grisonnante, et racontant brièvement leur chemin les menant à cette acceptation.
Grombre, c’est l’alliance de « grey » et « ombre », crée par Martha Truslow Smith. Cette graphiste américaine de 26 ans qui a décidé d’assumer ses cheveux blancs après plusieurs années à les cacher, créa ce compte Instagram afin de partager son nouveau mode de vie ainsi que celui de nombreuses femmes.
Aujourd’hui, Grombre ne compte pas moins de 206k abonnés et presque 1500 publications !
Grey hair don’t care!
Ici, le style “poivre et sel” est clairement assumé. Les femmes en sont fières , et ça se ressent. On accepte totalement cette couleur grise, subtil mélange de cheveux blancs et de couleur naturelle. Le gris est sublimé, cette couleur largement assimilée à la vieillesse pour certains, à la négligence et au laisser-aller pour d’autres.
Qu’il est beau de voir ce retour au naturel, ces femmes totalement décomplexées, faisant de leur ennemi d’hier, leur allié aujourd’hui! Une libération, et un véritable symbole d’acceptation de soi !
Et vous, allez-vous vous laissez griser par le grombre ?
Avec mes tempes grisonnantes depuis l’âge de 18 ans, je ne peux que plussoyer une telle initiative concernant la gent féminine. Merci pour la découverte 🙂
Avec plaisir Patrice 🙂